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lundi 11 novembre 2013
Prédication du culte de Gensac le 10 novembre 2013
Prédication du culte de
Gensac le 10-11-2013
Lectures : Jérémie 11,
18-23 ; Luc 21, 12-18 ; Actes 7, 51-- 8, 4 ; Apoc. 6, 9-11.
Texte : Matthieu 5,
10-12 Persécutés pour la justice
Cantiques ARC : Ps
77, 123 ; 449, 1-5 ; 623, 123
Dans un grand nombre de pays dont les nouvelles nous
parviennent dans la presse écrite et électronique, les chrétiens sont
persécutés de bien des manières. Il est juste et nécessaire de prendre
conscience de ces situations tragiques et c'est pourquoi le protestantisme
français a créé la tradition du Dimanche de l'Église persécutée, une fois par
an. Cette année, le Dimanche de l'Église Persécutée tombe le 10 novembre et
nous le célébrons aujourd'hui ici à Gensac, en communion avec la Fédération
Protestante de France, avec le Conseil National des Évangéliques de France, et
avec l'aide de l'organisation évangélique internationale Portes Ouvertes qui
s'est vouée à la mise en lumière des cas de persécution dans le monde et qui a
créé des réseaux discrets ou clandestins d'aide aux chrétiens persécutés[i].
Dans ce temple de Gensac, nous pouvons voir la plaque du
pasteur Paul Minault, assassiné à Madagascar le 21 mai 1897 [ii]**, dans le contexte de la
persécution incroyable contre le protestantisme à Madagascar. Nous y pensons
souvent en louant le Seigneur pour la liberté religieuse qui règne désormais
dans ce pays.
Mais allons plus loin que les événements tragiques du passé
et du présent. Comment se fait-il qu'il y ait toujours des persécutions contre
les chrétiens ou contre une certaine catégorie de chrétiens?
Il faut revenir à la Bible, et revoir les passages
inquiétants et troublants qui parlent de la persécution en soi. La persécution
est en quelque sorte une option ouverte, non pas normale, mais logique, une
conséquence de l'annonce de l'Évangile et des actes de « justice »
accomplis par les chrétiens. Daniel a été jeté dans la fournaise ardente en
raison même de sa fidélité au Dieu unique, et bien des martyrs ont été
condamnés pour avoir tout simplement voulu être et rester chrétiens.
Jésus lui-même parle de la persécution dans le Sermon sur la
montagne, sermon tellement admiré pour l'éloge de la pauvreté, de la douceur,
de la pureté de cœur, de la paix, de la non violence en somme, au point que le
Mahatma Gandhi, tout en restant hindou, en avait fait son bréviaire. Et
pourtant, après sept béatitudes consolantes et douces, voilà que Jésus prononce
une huitième « béatitude »dure et difficile:
« Heureux ceux qu'on persécute parce qu'ils agissent
comme Dieu le demande, car le Royaume des cieux est à eux ! Heureux êtes-vous
si les hommes vous insultent, vous persécutent et disent faussement toute sorte
de mal contre vous parce que vous croyez en moi. Réjouissez-vous, soyez
heureux, car une grande récompense vous attend
dans les cieux. C'est ainsi, en effet, qu'on a persécuté les prophètes
qui ont vécu avant vous » (BFC).
Vous remarquez immédiatement que cette béatitude se
dédouble. Jésus passe du général au particulier, de la troisième à la deuxième
personne On passe du thème « Heureux ceux qui », à la pointe
personnelle » « Heureux êtes vous ». On passe de l'exigence
universelle de justice devant Dieu, du « faire ce que Dieu demande »,
à la condition individuelle des disciples, « vous qui croyez en
moi ». On passe du « peuple des Béatitudes », à la communauté
fraternelle que Jésus le Christ a appelée et qui a reconnu en lui le Sauveur
unique et parfait. Faire ce que Dieu demande, ce n'est plus seulement faire le
bien de façon paisible et désintéressée, c'est croire en Jésus-Christ, c'est
devenir son disciple, sans doute pas de manière solitaire et aveugle, car
chaque disciple se rend bientôt compte qu'il n'est pas seul. Il découvre
d'autres disciples, il est découvert par les autres disciples, et si tout va
bien, si l'Esprit saint fait son œuvre, tous se reconnaissent mutuellement et
découvrent qu'ils sont ensemble l'Église de Jésus-Christ.
Ce tournant christologique, cette concentration de la foi et
de l'obéissance sur la personne de Jésus-Christ, c'est cela qui apparaît comme
la pierre d'achoppement par excellence pour le commun des mortels, et plus
particulièrement pour les Juifs depuis l'origine, et pour les musulmans dès
lors qu'ils ont reconnu Mahomet ou Muhammad comme leur nouveau et unique
prophète, seul guide de la foi et des mœurs, au lieu de Jésus-Christ. Et c'est
ici que se déclenchent les persécutions.
Jésus-Christ est bien le « scandale », la pierre
qui fait obstacle à la prétention totalitaire des légalismes de tout acabit,
qui font de la « loi » la seule clé du salut, comme l'a bien expliqué l'apôtre Paul surtout dans l'épître
aux Galates. Le choix est clair : ou bien la Loi, ou bien la Grâce, acquise
gratuitement par le Christ mort et ressuscité.
Laissons de côté l'histoire des persécutions des siècles
passés. De nos jours, et cela malgré la Déclaration universelle des droits de
l'homme de 1948, qui contient deux articles, les articles 18 et 19, sur la
liberté religieuse, nous sommes frappés par l'ampleur et l'intensité des
persécutions dirigées de façon spécifique contre les chrétiens. L'organisation
Portes Ouvertes a établi un index des persécutions dans le monde, mis à jour
chaque année. En 2013 on compte une cinquantaine de pays qui font souffrir les
chrétiens, limitent leurs libertés légitimes, les punissent ou les tuent. Aux
procédures soi-disant légales contre les chrétiens, tirées de quelques articles
scélérats des constitutions de certains pays, s'ajoutent les éruptions de la
vindicte populaire incontrôlée sous les yeux mêmes de la police restant
impassible, les émeutes imprévues, les assassinats, la mise à sac des
établissements chrétiens, comme en République Centrafricaine ces derniers
temps, les destructions d'églises au Nigeria, en Égypte, et au Moyen Orient en
général. Dix pays sont au palmarès de la persécution contre les chrétiens : en
tête, la Corée du Nord, puis l'Arabie Saoudite, l'Afghanistan, l'Irak, la
Somalie, les Maldives, le Mali, l'Iran, le Yémen et l'Érythrée.
Je cite le constat établi par l'organisation Portes Ouvertes
:
« Dans plus de 50 pays, des chrétiens catholiques,
protestants, coptes... sont au mieux privés de travail et discriminés, au pire
torturés, violés, assassinés. Leur crime ? Être chrétien.
Si la persécution des chrétiens se complexifie, elle
n'arrive pas par accident. Ses acteurs sont de plus en plus nombreux. Mais les
sources principales et la persécution à l'encontre des chrétiens restent les
idéologies et les extrémismes religieux qui font parfois loi dans les
États. » (fin de citation)
L'organisation Portes Ouvertes ne se risque pas à incriminer
nommément telle ou telle religion, mais si l'on regarde un atlas des
persécutions, il serait facile de préciser le constat. On souhaite ardemment
que les soi-disant « modérés » élèvent la voix et condamnent
clairement les agissements des extrémistes.
Que pouvons-nous faire nous-mêmes ? Nous informer sur les
situations parfois horribles que subissent les chrétiens persécutés. Élever la
voix, protester en temps et hors de temps contre les exactions, signer des
pétitions, soutenir selon nos moyens les
organisations de défense des victimes de la torture, comme ATAC, Amnesty
International, Portes Ouvertes ou son homologue catholique, l'Aide à l'Église
en Détresse, œuvre internationale catholique de droit pontifical qui estime
aujourd'hui à 200 millions le nombre de chrétiens qui ne peuvent pas vivre leur
foi librement. Ces œuvres soutiennent les chrétiens persécutés. Cette année,
l'organisation Portes Ouvertes aide à construire des maisons de refuge pour
héberger les familles en fuite jusqu'à ce que la situation s'apaise. On ouvre des
écoles, on procure des bourses aux enfants et des outils de travail provisoire
aux femmes et aux hommes privés de tout par l'incendie et la destruction de
leurs biens.
Que pouvons-nous faire nous-mêmes? Au fond, le plus urgent
et le plus accessible, c'est de prier pour les chrétiens persécutés, et en même
temps, prier pour les persécuteurs afin qu'ils se convertissent, comme
autrefois Saul de Tarse s'était transformé de persécuteur en apôtre de
Jésus-Christ.
Vous avez remarqué à ce propos que la béatitude de Jésus
après avoir précisé qui étaient les persécutés et pourquoi ils étaient
persécutés, ne dit rien des persécuteurs. En effet, la condition des
persécuteurs n'est pas éternelle, il faut qu'ils changent, qu'ils se
convertissent ! Et puis, au fond le vrai et l'ultime persécuteur n'est pas sur
la terre, c'est la puissance invisible de Satan, l'adversaire de Dieu et de
Jésus, qui sera détruit en son temps par la Parole de Dieu, précipité dans le
néant lorsque le Royaume de Dieu s'établira. C'est la promesse que contient
finalement cette 8e béatitude paradoxale:
« Réjouissez-vous, soyez heureux, car une grande récompense vous
attend dans les cieux. » Quelle est
cette récompense? Si l'on fait le parallèle avec d'autres mentions d'une
récompense, il faut en conclure qu'il s'agit de la découverte éclatante de la
famille de Dieu rassemblée comme un seul peuple saint. La découverte qu'ils
sont bien les membres de la famille, reconnus et honorés comme tels.
Marc Spindler
·
[i] Coordonnées de l'organisation : Portes
Ouvertes France, BP 40139, 67833 Tanneries Cedex
Tél 03 88
10 29 60
Fax 03 88
10 29 69
Site
internet : http://www.portesouvertes.fr/
[ii] Voir mon article, Marc Spindler, « Le pasteur Paul
Minault: de Gensac à Madagascar (1897) », Bulletin de la Société
d'histoire du protestantisme dans la vallée de la Dordogne [Ste
Foy-la-Grande], mai 2009, p. 4-10.
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